
Durant presque une année, avec Diana Righini et François Salmeron, nous avons rendu visite à la rivière Nièvre. Nous l’avons entraperçue sur des dessins anciens avec ses lavandières. Nous l’avons trouvée abandonnée, avec des arbres abattus et un débit presque éteint, en suivant un de ses bras. Elle serpentait entre des ponts, moussait, débordait parfois. Elle était privatisée à la sortie de la ville, sectionnée, malmenée, mais toujours vivante. Tout au long de son cours, nous avons reconnu sa couleur, un vert gris. Nous nous sommes rendu·es aux lieux de ses sources. En hiver, au milieu des champs, nous l’avons découverte sortant de terre.
Nous avons tressé à ses méandres nos préoccupations, nos recherches artistiques, musicales, poétiques ou politiques. Il en résulté le dessin de 7 images de pensée, des écogrammes. Nous les avons nommés (avec l’aide des étudiant·es de l’Esaab) : ensourcement, ennanimement, coeurage, terrêtre, tempestif, élémencipation et compofestif. C’est la force créatrice de la rivière, de sa ripisylve (la flore qui la borde) et des milieux de vie qui prospèrent avec elle qui nous ont imprégnés et nous ont conduit à broder ces écogrammes.
Nous avons édité un livre gardant trace de ces rencontres ainsi que d’une exposition réalisée à la médiathèque Jean Jaurès à Nevers. Au milieu d’une forêt de livres, nous avons déployé de grandes banderoles en tissu, installé des dessins, des aquarelles, des fusains,des photographies, des cartes, … Nous avons mis en scène ces recherches dans une installation intitulée « oïkos »
L’édition est signée et limitée en 150 exemplaires. L’ouvrage est disponible sur demande. Écrivez-moi à uneforet@protonmail.com
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